

De Copeau à Mnouchkine, une lignée de théâtre se dessine. Ces liens de filiation permettent de comprendre l’évolution d’un type de jeu, où la place de l’acteur est centrale.
De Copeau à Mnouchkine, une lignée du jeu de l’acteur se dessine.
Elle passe par Lecoq, qui reprend l’héritage de l’École du Vieux-Colombier, reçu à travers Jean Dasté. Ces liens de filiation, parfois enfouis comme peut l’être le courant d’une rivière souterraine, sont importants à retracer aujourd’hui car ils permettent de comprendre l’évolution d’un type de jeu associant étroitement esthétique et éthique théâtrales.
Ce refus d’un jeu psychologique au profit d’un jeu masqué prend la forme d’une résistance au non-jeu télévisuel et à l’individualisme de notre temps. Comme le remarque Georges Banu dans sa préface, cette lignée se caractérise par la mise en place d’un couple antinomique : l’athlète et l’improvisateur, le corps éduqué et le corps libéré. Dans ce paradoxe se tissent la volonté d’une écriture scénique chorale, le goût pour les contours plus que l’épaisseur du personnage, et, sous diverses formes, la quête de l’enfance.
Table des matières
Le corps clair
Filiation et héritage
La quête du jeu : Jacques Copeau, le « maître-réveur »
L’enfant et le clown : la création à l’état pur
Des enfants pour maîtres
L’école de l’improvisation
Le « vrai acteur » : le clown
Le jeu comme « transport » : l’École du Vieux-Colombier
L’atelier de recherche de Cedar Court
Se quitter pour devenir l’autre
L’improvisation corporelle
Musique et masque pour transposer le jeu
Former un choeur : esthétique et éthique du jeu
Vers l’acteur-créateur : la troupe des Copiaus
« Rebâtir le temple » : l’utopie communautaire
À la recherche de la « Comédie Nouvelle »
Création collective et théâtre populaire
L’école de la création de Jacques Lecoq
Dans les pas de Copeau
Les étapes d’une formation
En premier, le sport !
La filiation par Jean Dasté
L’expérience italienne
Les lois du mouvement et du théâtre
L’École de tous les théâtres
La pédagogie « mimo-dynamique » : rejouer le monde
Identifications et réminiscences
Le fonds poétique commun : se quitter pour se connaître
Transferts et élévation des niveaux de jeu
Donner sens au mouvement
Ouvrir les chemins de la création
L’auto-cours : creuset de la création collective
Un jeu d’ensemble : choeur et conteur
Entre permanence et innovation : la dynamique des échanges
La distance, plus que l’incarnation
La Troupe école du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine
La rivière souterraine
L’apprentissage mutuel
« L’offensive de la formation »
L’école permanente
Sur les traces de Copeau
La poétique du jeu
« Entrer en enfance »
Écrire avec son corps : les lois du masque
Soutenir et soulever le jeu par la musique
Le présent absolu de l’improvisation
L’incarnation : une mystique du jeu ?
L’écriture scénique collective
La constellation du personnage
Vers « une oeuvre d’art commune »
Rassembler le public par un jeu festif
Finale
Transmission et résistance…
Entretiens
Extraits d’un entretien de Marie-Hélène Dasté
avec Jean-Louis Minganon
« Un groupe de chercheurs, d’expérimentateurs, d’explorateurs » De l’École du Vieux-Colombier à la troupe-école des Copiaus
Entretien avec Alain Mollot
« L’école de la vie » – Enseigner à l’École Jacques Lecoq
Entretien avec Pascale Lecoq
« L’école du regard » – Le LEM à l’École Jacques Lecoq
Entretien avec Jean-Claude Penchenat
« La troupe comme école permanente » Du Théâtre du Soleil au Théâtre du Campagnol
Entretien avec Maurice Durozier
« Les grandes formes de théâtre populaire » Les fondamentaux du jeu au Théâtre du Soleil
Entretien avec Ariane Mnouchkine
« Une troupe, si elle est digne de ce nom, est toujours une école » La troupe-école du Théâtre du Soleil
Bibliographie
Crédits photographiques
Remerciements