

Un texte permettant de mieux comprendre les enjeux de la blessure et de ses représentations dans le texte shakespearien, ses mises en scène et ses adaptations cinématographiques.
Clifford Armion propose dans ce livre une exploration du symbolisme des blessures dans l’oeuvre de Shakespeare.
Fondée sur une étude approfondie de la médecine, de l’Église et des arts de l’Angleterre élisabéthaine, son étude vise à éclairer le lecteur et le spectateur moderne de Shakespeare. Exposée sous la forme d'un texte très accessible, elle sera utile à la fois aux critiques universitaires, aux metteurs en scène et aux amateurs.
L’ouverture des chairs est ici considérée comme un motif signifiant, un signe langagier dont le sens répond à un nombre défini de règles, d’usages et d’acceptions. En fonction de leur emplacement et de leur forme, les blessures peuvent ainsi signifier la gloire militaire ou la couardise, le rite purificateur du sacrifice ou l’horreur du crime. Au-delà de ce sémantisme complexe, la blessure et l’effusion de sang qui l’accompagne sont aussi un moyen pour le dramaturge d’inviter son public dans une expérience théâtrale participative du danger. L’immédiateté du motif de la blessure et de ses résonances dans l’inconscient, ses multiples variations dans les mises en scène et les adaptations cinématographiques, nous entraînent par-delà les limites d’une culture ou d’une société donnée.
Table des matières
Avant-propos
Introduction
Le regard des médecins
Blessure et acte chirurgical
Le corps interne dévoilé
La dissection publique et la mise en scène du cadavre
Le motif religieux
Justification de l’acte chirurgical et de la dissection
L’organisme comme siège de l’âme et lieu de corruption
Le motif de la blessure dans les textes religieux de la Renaissance
La blessure comme inscription
Réflexion préalable sur la nature langagière de la blessure charnelle
La blessure comme témoignage
Incarnation de la blessure et réification du sujet blessé
Les lèvres de la blessure : entre mutisme et parole
Réflexion préalable sur la parole
Les blessures qui parlent d’elles-mêmes
Les blessures que l’on fait parler
Blessure décrite et blessure montrée : questions de mise en scène
Théâtre et cinéma : la blessure représentée
Représentation de la blessure de l’espace scénique
Un dialogue entre la scénographie et le texte
Microcosme et macrocosme : le corps et la nation
Le sensuel et le sexuel
La sublimation de la douleur : les blessures sensuelles
Blessure charnelle et grivoiserie
La blessure du viol
La blessure comme motif premier
Le regard de l’anthropologue et du psychanalyste sur la blessure
Blessure et efficacité scénique : un motif désintellectualisé
Conclusion
Le Shakespeare de Clifford Armion : Langage des blessures
et kaléidoscope universel
Bibliographie